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Le mobilier japonais dans son contexte

L'histoire du meuble : des objets réservés à l'élite

A de rares exceptions près, le développement des meubles s'est fait timidement pendant les ères Muromachi et Edo, pour connaître son apogée pendant l'ère Meiji.

Kotatsu à l'époque Muromachi
Intérieur d'une famille noble à l'époque Edo
Intérieur d'une famille de marchand à l'époque Meiji

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Meiji est clairement l'âge d'or du mobilier japonais.

En effet, longtemps l'unique apanage de la cour impériale et de la noblesse qui souhaitaient ranger le bien de valeur (le kimono), c'est avec le développement économique du Japon au XIXème siècle que les meubles ont commencé à entrer dans les échoppes et les habitations, mais il s'agit encore ici d'une clientèle très privilégiée, puisqu'elle a les moyens de posséder des kimono et de s'offrir un beau meuble pour les ranger. Il n'est donc pas surprenant de voir que ce sont les fonctions de rangement (commodes, vaisseliers, etc.) et les activités que l'on pratique assis (manger, écrire) qui ont été à l'origine du mobilier japonais.

Dans un pays où l'on s'assied traditionnellement à même le sol (éventuellement sur un coussin) et où l'on n'utilise pas de lit, point n'était besoin d'utiliser des chaises et leurs dérivés (fauteuils, canapés), ni de lit...

De façon très schématique, le mobilier japonais se résume à 2 familles :

  • Les zataku (tables basses), dont la fameuse variation à chauffage intégré, le kotatsu.
  • Les tansu (meubles de rangement) : il s'agit d'une famille très large, qui va des coffres aux meubles escaliers, en passant par les meubles chariots, les bibliothèques, les vaisseliers, etc. Mais en terme de nombre, c'est incontestablement la commode qui est reine, car, comme expliqué précédemment, le besoin de départ était de protéger ses kimono

Quelques autres meubles existent (les autels bouddhistes, les coffrets, les bureaux bas, etc.) mais il s'agit en fait de variation des 2 familles principales. De plus, ils ne sont pas toujours reconnus comme des meubles, mais plutôt comme accessoires.

Le meuble dans la maison japonaise : utilitaire et mobile

Le meuble a une place différente dans la maison japonaise et dans la maison occidentale. Au Japon, c'est avant tout un meuble fonctionnel, qui est amené à être déplacé.

Meubles chariots utilisés dans la rue lors du grand incendie de Edo (Tôkyô) en 1657 pour sauver les kimono !

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Rares sont les familles japonaises où l'on aura voulu "meubler" une pièce, comme cela se faisait dans les familles bourgeoises en Europe.

Au Japon, on n'achète pas un meuble pour remplir un espace vide, mais bien pour remplir une fonction (ranger des vêtements, ranger la vaisselle, déplacer des objets lourds, monter à l'étage, manger à une hauteur appropriée, écrire...). On pourra évidemment, en fonction de ses moyens, choisir un beau meuble, mais cela ne vient qu'après.

La notion de l'esthétique et de la qualité du meuble reste cependant d'actualité, puisque le mobilier est souvent l'apanage des plus aisés, et qu'il est donc le reflet de la réussite sociale de la famille.

Une autre différence majeure entre le mobilier japonais et occidental est la mobilité. 

En Europe, en général seuls les petits meubles (chaises, etc.) sont déplacés au quotidien. Les autres (armoires, etc.) sont bien mobiles au sens littéral, en ce qu'ils ne sont pas attachés au bâtiment et peuvent être déplacés, ne serait-ce qu'au moment où ils sont achetés, mais ils restent souvent à la même place dans la pièce toute leur vie.

Au Japon, à l'opposé, il n'est pas rare que le meuble soit déplacé tous les jours, et c'est ce qui va influencer ses caractéristiques : les dimensions, le poids, la surface d'appui au sol, etc.

Le concept même de la maison japonaise, versatile, a énormément influencé le mobilier. A la différence des habitations occidentales, où chaque pièce a une fonction précise (la chambre pour dormir, la cuisine pour préparer le repas, la salle à manger pour prendre les repas, etc.), les pièces japonaises sont multi-fonctions. Dans la même pièce en tatami (appelée washitsu), on prépare le repas, on mange, on travaille, on dort, on s'habille, etc.

Des différences existent selon les époques, les régions et les moyens financiers de la famille, mais les grandes lignes sont là.

Naturellement, ces activités peuvent nécessiter des meubles différents. Il faut donc pouvoir déplacer le mobilier aisément.

Pour simplifier, la table basse sera le meuble central, comme le irori (le foyer) sera l'équipement principal. On y mangera et on y travaillera. Cela reste vrai encore aujourd'hui (dans une moindre mesure, certes), beaucoup de familles continuant de vivre autour de la table basse (zataku l'été, kotatsu l'hiver), qui trône au milieu de la pièce, non loin de la télévision...  

On rangera les vêtements, la vaisselle, et le nécessaire à thé dans des tansu dédiés (on ajoute un qualificatif pour différencier par exemple les ishô dansu, les mizuya dansu et les cha dansu).

Le soir venu, on poussera la table basse dans un coin, et on sortira les futon du fusuma (placard), avant de les y ranger de nouveau le lendemain matin, et de remettre la table basse en place.

La notion de mobilité peut aller plus loin : une famille noble pouvait faire transporter son linge directement dans les tansu, qui se transformaient ainsi en malles. On pourra aussi citer les meubles escaliers utilisés pour monter à l'étage ou les meubles chariots montés sur une base avec des roues en bois, très pratiques dans les échoppes.

Les termes japonais sont retranscrits dans le système alphabétique (rômaji).
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